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Visite de Châtel au lycée de Béziers‏.

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Visite de Châtel au lycée de Béziers‏. Empty Visite de Châtel au lycée de Béziers‏.

Message  Marx (M) 68 Mer 21 Oct - 15:12

Compte-rendu de la visite de Luc Châtel au lycée collège Henri IV de Béziers (34)

le vendredi 16 octobre


Mercredi à midi, le Proviseur m’informe que le Ministre de l’Education nationale vient vendredi au lycée Henri IV , dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme du lycée annoncée par le Président de la République mardi.

Le S1 SNES a organisé une AG jeudi de 13 à 14 heures. 33 collègues ont adopté la motion ci jointe, qui a été remise au Ministre.
Vendredi, les élus au CA et de collègues invités par le Proviseur pour leurs projetsd pédagogiques étaient invité à discuter de « l’application technique de la réforme décidé »
Je suis intervenu sur le mandat de l’AG, voici mes questions/intervention et ses réponses :



- Question: Comment « accompagner individuellement » nos élèves alors que nos classes resteront surchargées ? Pour aider nos élèves, nous avons besoin de classes moins chargées et de dédoublements dans le cadre de nos disciplines et de nos services.

Châtel: « La moyenne nationale est de 28 élèves par classe. Les élèves de seconde ont 8 heures de dédoublements, donc un tiers (sic ) de leur emploi du temps est en effectif allégé »


- Question: L’objectif de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite est maintenu. En 3 ans, 40 000 postes ont été supprimés dans l’Education Nationale, 16 000 suppressions supplémentaires au budget 2010. Vous dites mener cette réforme « à taux d’encadrement constant ». Pour « encadrer » et « accompagner » les élèves, est-il nécessaire d’être un professeur ? Avec la mastérisation des concours, 50 000 étudiants effectuent des stages en responsabilité payés 3000€ par an pour 108H, prenant en charge nos services d’enseignants, CPE, documentalistes ( nous demandons le retrait de cette circulaire) :

Châtel: « Nous avons fait un choix, ne pas faire d’économies. Il y aura même des moyens supplémentaires : pour la mission d’orientation confiée au professeur, ce ne sera pas sur vos obligations de services, mais sur la base du volontariat donc rémunéré. Pour l’accompagnement personnalisé, il y aura des moyens en formation pour les professeurs, vous serez encadré, vous pourrez échanger des expériences. »


- Question: Comment aider nos élèves en réduisant encore les heures de cours et les dédoublements, après la suppression de 2 heures hebdomadaires pour les classes en primaire, d’une année sur 4 en bac pro ? La réforme prévoit « 2 heures d’accompagnement personnalisé par semaine pour tous les élèves de la seconde à la terminale sans alourdir l’emploi du temps des élèves » Cela réduit d’autant les horaires d’enseignement disciplinaire.

Châtel: « je ne me vois pas rajouter deux heures aux emplois tu temps des élèves. Ces deux heures, ce sera mieux d’enseignement, peut-être en maths, d’autres matières…, un enseignement en petit groupe ».


- Question: Comment améliorer « l’orientation » alors que vous supprimez les postes de Conseillers d’Orientation Psychologues ? 1 COPsy remplacé pour 5 départs en retraite, 1 COPsy pour 1500 élèves à Béziers, 50 postes au concours l’an dernier ! Vous venez de dire que l’orientation est une « mission nouvelle » pour les enseignants, c’est une modification statutaire lourde. Or, vous savez comme vos prédécesseurs l’attachement de la profession aux décrets de 1950, garants du savoir dispensé à nos élèves.

Châtel: « Il n’est pas question de remettre en cause les décrets de 1950 et vos obligations de service. Les 2 heures d’accompagnement se feront dans le temps horaire des enseignants, et le tutorat d’orientation, qui ne remplacera pas ce qui existe ( Copsy…), se fera sur la base du volontariat.
Vous dites que l’enseignant ne peut pas donner de conseil d’orientation, car il est aussi évaluateur. Mais il me semble que les PP font déjà du conseil, ce n’est pas dans leur domaine disciplinaire. Le conseil que donne l’enseignant va apporter un valeur ajoutée à l’orientation, mais le cœur de son métier reste l’apprentissage disciplinaire. »


- Question: Avec des « marges de décision au sein de chaque établissement », la réforme du lycée réintroduirait ce que professeurs, lycéens et parents ont rejeté en 2008 : le lycée à la carte. Le discours du Président Sarkozy ne dit pas un mot de la grille horaire nationale.

Châtel: Je suis le garant du caractère national des disciplines et du recrutement. Il n’est pas question d’y toucher. Mais pour obtenir des résultats élèves par élèves, nous devons nous adapter établissement par établissement.
Les dédoublements sont aussi les moyens de faire cela (donc dans un cadre local NDLR).
Il y a des enseignants dans le Conseil Pédagogique, je fais confiance aux équipes pédagogiques.


- Question: Vous parlez de « libre choix » d’orientation pour les élèves, mais combien de fois ont-ils du renoncer à leur projet parce qu’ils n’ont pas été affectés, par manque de place, dans la structure de leur choix, en particulier les CAP, BEP, sections technologiques ( la suppression des BEP est une catastrophe) ? Vous vous dites attachés à la diversification « une première plus généraliste», n’est-ce pas en fait la disparition des filières ?

Châtel: « Nous avons réformé la voie professionnelle pour porter davantage d’élèves au niveau du bac pro. Les élèves non affectés ont diminué. Non il n’y aura pas disparition des filières. »


- Questions: Comment transmettre des savoirs à nos élèves en mettant à mal nos disciplines ? L’apprentissage des langues vivantes se ferait par groupes de compétences regroupant des élèves de la seconde à la terminale toutes sections et tous niveaux confondus. La réforme généralise au lycée le livret de compétences, rejeté dans ses expérimentations en collège. Comment, dans ces conditions, continuer à préparer un baccalauréat national parce que terminal et anonyme ? Est-ce aider la jeunesse que d’attaquer ses diplômes nationaux, ouvrant droit à l’inscription à l’université de son choix ?
Une collègue d’anglais a rajouté : « vous dites pour les L « au moins une langue vivante », est-ce la disparition de la LV2 ? Comment rendre bilingue des élèves qui ont 2 heures de cours en terminale S et ES ?

Châtel: « La LV2 sera préservée, et l’idée c’est de l’ intégrer au tronc commun. Pour les langues, il y a les groupes de compétence, la généralisation des nouvelles technologies qui permettent des progrès rapides à l’oral, et les échanges ( des discussions avec l’Association des Régions de France pour le financement).


En sortant, l’impression dominante était celle de la langue de bois, y compris chez les élèves qui avaient été briffés par le Proviseur.

Fraternellement. Christophe Benoit.
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